Vivre ou mourir, un choix ?

Publié le par Lucie Delarosbil

Ces temps-ci, le suicide m'interpelle. Je viens de lire un très beau texte, tout plein d'empathie, sur le sujet. Comme pour l'auteur, pour moi aussi, le suicide n'est pas un choix. Tout dépend du sens au mot « choix » qu'on donne et du contexte dans lequel il est utilisé. 

Quand on commence à penser à faire un choix entre vivre et mourir, c'est du sérieux. Quand on pense que la souffrance ne peut être arrêtée qu'en mourant, c'est du sérieux. On ne rit plus là ! Quand le choix ne s'arrête qu'entre deux possibilités, vivre ou mourir, parce que toutes les autres ont été épuisées, on s'entend tu que c'est du sérieux et que ce qu'on peut en dire peut être tout à fait absurde. 

Ce qui est aberrant dans tout ça, c'est qu'il suffit d'une parole dite ou non-dite, d'un geste fait ou non-fait, d'un amour donné ou non-donné, au bon ou au mauvais moment pour faire basculer la vie d'une personne ou faire rejaillir sa lumière de vie. 

Et ce qui est encore plus aberrant dans tout ça, c'est que ce n'est pas cette parole dite ou pas, ce geste fait ou pas, cet amour donné ou pas, à ce moment précis, qui est la cause du mal de vivre. 

C'est une quantité incalculable qui amène, à un point de non-retour, à cette décision, laquelle n'est pas un choix à mon avis. Selon moi, quand il y a un choix, c'est plus qu'entre vivre et mourir. Il y a au moins une possibilité d'avoir une qualité de vie. Et cela n'est pas justifiable par une autre personne que la personne qui décide.

S'il n'y avait que de l'amour, que des paroles et des gestes d'amour, il n'y aurait pas de mal de vivre, il n'y aurait pas de suicide.

© Lucie Delarosbil, 2009

Publié dans Réflexions, Suicide

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